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une autre idée de l'athlé

Bougez-vous avec ... le facteur !

 

   Daniel Bocuze vient de réussir son incroyable défi de battre le record du monde de distance parcourue sur tapis roulant en 7 jours.

  Il est difficile d'imaginer ce que c'est, de résumer en quelques mots les 168 heures de son périple.
   Alors je vous propose humblement de vous faire part de mon ressenti, de mon vécu lors des visites que j'eus la chance de lui rendre.

 

  Quelques photos ici

  D'autres là !

Vendredi 7 décembre, 17h45 : 
  Curieux mais intrigué... c'est ainsi que je m'approche du Casino de St-Galmier, dans lequel le facteur Daniel Bocuze effectue une tournée bien particulière ! Il a en effet pris une semaine de congé pour aller se dégourdir les jambes...
  Jusque là, rien de bien exceptionnel, mais j'en vois déjà qui sourient, sachant de quoi il retourne exactement !
  Et pour cause d'ailleurs, car il s'agit là d'un véritable exploit que notre bien aimé FACkir est en train de réaliser : Battre le record du monde de distance effectuée sur tapis roulant en 7 jours. 
  Et il en est tout proche à l'heure où je vous parle, avec 620 km parcourus, soit, à moins de 24h de la fin du compte à rebours, encore 100km à faire pour dépasser cette marque record de 717 km !
  En comptant bien, il a fait le plus gros, avec près de 87% de la distance déjà réalisée, mais son visage est marqué, le genou gauche donne des signes de tendinite, et quand je vois ses pieds se faire soigner, c'est moi qui suis inquiet pour lui ! Car rapportant cette distance à ce que je connais, je réalise qu'il est en fait au départ d'un 100 bornes !!! Et que sur cette distance, on n'est jamais sûr de la suite des événements !
  Pourtant, quand on discute avec le personnage, car c'en est un sacré, il parait confiant, lui. Il y croit. Mais il faut dire qu'il est bien soutenu, bien préparé, avec aucun détail laissé au hasard. Et puis, il y a la noble cause qu'il soutient, le Téléthon, et qui lui donne sans doute un courage à toute épreuve. Mais il avoue qu'il lui en faudra cependant davantage, car une dernière nuit l'attend... et il la redoute plus que tout, la sachant à juste titre et en connaissance de cause, des plus difficiles.
  Mais malheureusement, le temps est passé vite. Une heure et demie que je suis là, comme captivé, et finalement bien à discuter avec tout le monde. Mais je dois le quitter, le laisser à son exploit, car dans ma chaude, douillette et reposante maison m'attend une petite famille pour manger et aller dormir... pendant que notre Daniel livrera sa dernière bataille. Conscient de cette ingratitude, je lui promets de penser à lui, de revenir si je peux, et en tout état de cause, lui assure mon soutien et ma confiance pour qu'il passe la nuit et aborde les dernières 12 heures avec la certitude de battre ce record du monde.
  Réponse demain... Mon dieu que la nuit va être longue... et pas que pour moi ! Chapeau l'artiste !

Samedi 8 décembre, 11h45 :
  11h45. Nous entrons dans la petite salle, et c'est finalement sans surprise que nous retrouvons Daniel qui me fait alors penser à un playmobil (!), un automate, tant la cadence qu'il imprime est régulière, mais apparemment inaltérable. Et je dis sans surprise, car c'est ainsi que le faisait remarquer une de ses fidèles aides de camp, que les gens arrivent et repartent en lui disant à demain, comme s'ils avaient la certitude de le retrouver encore en place le lendemain. Cela tient sans doute au personnage duquel émane une sérénité déconcertante malgré les traits tirés, ou bien la démarche chaloupeuse, quand suite à un arrêt pipi, il reprend son inéluctable pas. Impressionnant.
  12h00. Plus que 7 heures ! Et le tableau qui affiche maintenant 693km ! Il lui reste à peine 30 km pour gagner son incroyable pari ! On a envie de lui dire, ça y est, tu as gagné ! Mais nul besoin. Il le sait déjà ! Et d'ailleurs, la nuit, tout comme durant cette journée, il a modifié son rythme de 5 heures de marche pour 2 de repos, enchaînant notamment 9 heures non stop, et m'annonçant que les 7 heures qu'il lui reste encore, ce sera sans repos qu'il les passera, voulant pousser le record le plus haut possible. C'est vous dire l'état d'esprit du bonhomme !
  Mais pour autant, il n'a pas les chevilles qui enflent, ce qui est mieux d'ailleurs pour continuer son périple, même quand je réalise et lui dit : "Tu viens de faire 10 SaintéLyons d'affilé !". Et tout ça en 7 jours ! L'exploit est là. Cela ne fait aucun doute.
  Quelques temps après, nous devons repartir, et laissons Daniel continuer un chemin qui pour sûr, le ménera au record tant convoité. Imaginant d'ailleurs la suite, l'heureuse suite, je lui souhaite non pas d'aller au bout, il ira, mais de profiter à fond de ces dernières heures, car je sais qu'elles seront pour lui une joie unique, rare, une récompense à beaucoup de choses, et aussi des moments de partage, car des supporters, il en eu durant cette semaine, mais la fin s'annonce énorme, à guichet fermé. Logique.

Samedi 8 décembre, 19h03 :
  Je rentre à la maison, après une petite escapade en centre ville, (je n'ose dire marche !).
  Je prends vite le téléphone et cherche quelqu'un qui pourrait être sur place, au moment où sans doute Daniel vient de faire le dernier pas... Jean-Marc Grange sera celui-là. Il m'annonce qu'effectivement, l'athlète, car s'en est un, est allé au bout et a porté l'ancien record de 717km à 732,5 km !!! J'apprends même qu'après étalonnage du tapis, la performance devrait être validée à 747 km !!! EnoooOOOOOooorme !
  Mais qu'importe la marque exacte, c'est gagné ! Et finalement, pas besoin de me le dire, tant l'ambiance derrière notre discussion est énorme et parle d'elle-même. J'aurais aimé être sur place à ce moment, mais me console en lisant sur le forum du club que déjà 150 personnes étaient là vers 17h. Qu'est-ce que ce devait être au final ?!
  Allez va ! Il n'a pas besoin de moi. Je le sais entouré de sa famille, de ses fidèles amis, peut-être aussi de badauds passant par là et interpelés par cette effervescence. Mais une chose est sure pour tous ceux qui sont passés dans cette petite pièce du Casino, ils n'en sont pas ressortis les mêmes, et le regard porté sur Daniel Bocuze est lui aussi bien différent.