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Et une Transmartinique pour Olivier ! Une !
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15 Décembre 2013 - Le FAC
Et une Transmartinique pour Olivier ! Une !
     Cela faisait si longtemps que j'attendais d'enfin pouvoir remettre un dossard et ce fut sur cet ultra car j'y étais inscrit bien avant mon accident et est restée ma motivation durant toute ma convalescence. 
     Ah si seulement un jour j'arrivais à le faire ???
     L'envie de recourir ne m'a jamais lâché et après seulement 2 mois de reprise d'entraînement le départ est donné à 3h du matin de Grand rivière. 
     Une petite pluie démarre juste avant, de quoi nous donner le ton. Nous sommes en vigilance orange pour fortes pluies et orages !!! 
     Je sais que ça va être long et dur mais l'envie de courir est plus forte, alors dès le départ, je remonte les places petit à petit et lâche les amis avec qui j étais venu partager cet événement. L'ascension de la montagne pelée me rappelle la réunion. La pente s'élève petit à petit et la pluie tropicale devient de plus en plus torrentielle. Les passages sont techniques et glissants et avec des marches impressionnantes pour tous, mais surtout pour moi qui n'aie pas tout mon équilibre. Pas le droit à l'erreur, pas le droit de tomber sur mon bras droit qui commence à me manquer sérieusement au fur et à mesure de la technicité du parcours. 
    Tiens donc une échelle en pleine montagne ??? Plus le choix, il faut que j'utilise mon bras et l'ascension de la montagne pelée se termine sous la pluie à l'horizontale, le vent et les éclairs !!!
     Je suis heureux d'être là et d'amorcer la descente. Mais quelle descente !!! Ça démarre par des dalles glissantes et une pente impressionnante mais qu'importe, j'avance et je sais que je peux y arriver. 
     Puis viens le tour de la boue, des racines, et des arbres. L'énergie laissée là-dedans va laisser des traces c'est sûr. Mais nous pensons que cette première difficulté qu'est le volcan est le plus dur et qu'après cet épisode passé le parcours sera plus roulant...que néni !!!
     Après cette longue redescente nous attaquons la forêt tropicale et toujours autant de boue mais un peu moins de pluie. L'orage est fini. 6h30 de pluie non stop, et de boue et surtout d'appuis indélicats. Tout le monde tombe et je n'ai pas le droit à l'erreur. Mes habits sont immondes on en a jusqu'aux oreilles mais qu'importe il faut avancer et je sais que je vais retrouver ma femme au 35ème kilomètre. La voilà enfin et c'est avec un grand sourire que je la retrouve. Je doit être dans les 25 premiers à passer et ni elle, ni moi aurions penser que je pouvais être si bien placé. Mais qu'importe je me fais plaisir et c'est bien là le principal. Je change de chaussettes et de chaussures,  les pieds complètement flétris par ce déluge.
     Et c'est reparti. Mais déjà après 35km j'ai l'impression d'en avoir 80 dans les pattes !!! Ça fait 3 minutes que j'ai quitté le ravito et déjà de la boue jusqu'aux chevilles. Tant pis. On est là pour ça et je me régale. Je fais la connaissance de compagnons et nous échangeons beaucoup. C'est fou tout ce que l'on se dit alors que nous ne nous connaissions pas il y a dix heures. Ce partage , cet accompagnement moral et physique est fabuleux. Les montées et les descentes s'enchainent et les kilomètres défilent plus facilement en discutant. Même la difficulté du terrain on l'oubli et ça avance.
     Bientôt le ravito du km 48 à st Joseph que j'attends pour me changer complet. Et quelle surprise en y arrivant. Douche obligatoire pour tout le monde pour éviter les infections dues à la pluie tropicale et les arbres truffés de plantes urticaires et porteuses de maladie. Je mange du poisson, des pâtes et repars sec. Que du bonheur !
     La suite est plus roulante et chaude. Le soleil est bien là et la température toujours aussi impressionnante. Des traversées de bananeraies et de champs de canne à sucre nous amènent jusqu'au lamentin sous cette chaleur écrasante. 
     Bientôt la mi-course et nous pensons en avoir fini avec les grosses difficultés. Erreur! Quelques kilomètres plus tard nous voilà dans l'ascension la plus difficile de ma vie de coureur. Une montée de plus en plus dure mais qui se termine par un passage incroyable avec des cordes pour se hisser. Pas le choix je dois utiliser mon bras droit pour me bloquer et me hisser avec le gauche tout en essayant de maintenir mes pieds qui ne veulent que redescendre vers le bas de la pente.
     42' pour faire un kilomètre.
     Qui dit mieux ?
     J'arrive au ravito suivant et en rigole encore avec l'organisation de ce passage si spectaculaire (mais qui a bien pu avoir une idée pareille). C'est génial, je m éclate dans la difficulté alors qu'il y a 6 mois j'étais entre la vie et la mort. Je regagne des places petit à petit mais qu'importe. Je ne suis pas là pour une place mais bien pour essayer d'aller au bout. 
     Nous avons dépassé la mi-course et traversons l'île d ouest en est en plein soleil et en plein après-midi. 
     Ravito 6, le François km 77. Et c'est reparti pour quelques kilomètres assez roulants et encore une difficulté assez exceptionnelle. Une partie bétonnée ressemblant à un kilomètre vertical  mais où les voitures circulent ! Il nous faut encore une bonne quarantaine de minutes pour monter cela et la nuit tombe très vite. Et pour finir cette montée d'une dizaine de kilomètres, un chemin de croix avec des cordes nous attend.
     La redescente derrière sera tout autant périlleuse et je redouble d'attention. La fatigue est là et je la ressens.
     Ravito 7. Le vauclin. Ma femme et ses copines sont bien là et me proposent des lasagnes ! Des lasagnes ici le top !! Je vais me régaler. Mais avant j'ai envie d'une bonne douche et me changer de la tête aux pieds. Après tout cela passage chez le podologue pour soigner 2 ampoules mais rien de grave. J en profite aussi pour prendre des nouvelles de mes copains que j'ai entraîné dans cette galère (qui n'en est pas une).
     Je repars motivé mais fatigué. Je marche beaucoup et ne cours presque plus. Les km sont long et le faisceau de la frontale ralenti.
     Cap chevalier km 116. C'en est trop, il faut que je ferme les yeux. Le ravito arrive à point. On me demande ce que je désire et je dis "un lit" !!! Pas de problème on me trouve ça !!! Ils sont géniaux ici. Je demande à Estelle de me réveiller dans 15 min. Mais l'orage y sera parvenu avant. Bref un thé et me voilà remotivé pour en finir. À bloc.
     Les 10 kms suivant défilent à toute allures. Je recours de partout et même sur les plages et dans le sable. Je ne prends qu'un jus de goyave au ravito suivant et pense finir rapidement mais le parcours redevient très technique et avec la fatigue tout se complique. Bref je rentre jusqu à St Anne et je sais que je vais y arriver. 
     La fin est encore toute folle et je me perds dans le village. Il me reste moins de 2 km. J'attends mon poursuivant pour retrouver ma route. Un martiniquais. Quel bonheur. Il connaît le parcours. Et c'est dans le dernier virage alors que je règle ma montre pour arrêter le chrono à 15 m de la ligne d'arrivée et après avoir franchi tous ces terrains truffés de pièges, que je me tords la cheville et tombe sur la tête. Je franchis donc la ligne d'arrivée accompagné des secouristes.

     Une belle aventure qui se termine et une revanche sur moi-même. 
Comme dirais Kev Adams : "voilà voilà"...

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